Madame Monique VAN MEIRHAEGHE

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Domiciliée à Bruxelles (Woluwe-Saint-Pierre) (1150, Belgique)
Née à Gand (9000, Belgique) le mercredi 16 juin 1937
Décédée à Wavre (1300, Belgique) le vendredi 12 juillet 2024 à l'âge de 87 ans

Espace « condoléances » 

Cet espace condoléances a été créé le samedi 13 juillet 2024.

Les témoignages

1 témoignage  
Témoignage 

Aaaah, maman... je ne pense pas avoir parlé autrement de toi que sous l'appellation "ma mère" à tous mes amis et connaissances... à l'exception évidente de toi-même, de papa et de mes frères et ma sœur. Je ne suis pas du genre à dire "ma maman" devant des amis ou connaissances après avoir eu passé l'âge de 10 ou 12 ans. J'ai comme qui dirait "coupé le cordon psychologique" depuis très, très longtemps. Mon adolescence fût parfois houleuse et douloureuse, tant pour moi que pour toi. Je crois que ces innombrables tensions entre mes 15-16 ans et le moment où j'ai enfin quitté la maison familiale à 24-25 ans étaient dûes au fait que nos caractères se ressemblaient trop. J'ai souplesse diplomatique d'un Panzer et je pratique, moi aussi, la psychologie au Bazooka !
Mais ce n'est pas seulement ce caractère bien trempé que j'ai hérité de toi. Tu m'as aussi légué ta finesse d'observation des belles choses, c'est notre côté artiste. Mais aussi littéraire. Même si à l'époque tu devais te battre avec nous pour regarder ton émission Apostrophes le Vendredi soir alors que notre film avec John Wayne n'était pas encore terminé. J'ai eu de nombreuses occasions d'être fier de toi lors d'échanges avec certains de mes amis en découvrant ton érudition littéraire évidente. Sans parler de la musique, je me souviens de toi au piano à nous apprendre quelques classiques, entre Beethoven et Scott Joplin. Je me souviens aussi de ta volonté, mal comprise par les enfants trop jeunes et indisciplinés que nous étions, de nous faire suivre des cours de solfège et de piano le mercredi après-midi chez madame Martin. Enfin, tes efforts n'ont pas été totalement vains puisqu'à défaut de participer à des concours de piano bien distingués, Pierre s'est mis à la guitare et moi à la basse. Ca aussi, c'est plus que certainement grâce à toutes ces pistes que tu nous a dessinées.
Alors c'est vrai, à ton grand désespoir, que j'ai tracé ma vie à l'opposé de la vie que vous avez eue, toi et papa. Pas de promesses, pas d'attaches inextricables, peu de contraintes, la liberté d'une vie, certes auto-centrée mais choisie, joyeuse et assumée. Je vous ai trop peu fréquentés, toi et papa pendant ma vie d'adulte. J'en suis conscient. Si je regrette de ne pas mieux vous avoir connus en tant qu'égaux, c'est à dire d'adulte à adulte, je ne regrette pas l'éducation que tu nous a donnée. Ce qui nous semblait parfois (même souvent) comme pénible et difficile, on pensait que c'était la norme. Puis, devenus adultes, en fréquentant d'autres milieux, d'autre mondes, d'autres contrées, on s’est rendu compte de la chance qu'on a eue de vous avoir comme parents. Et particulièrement, toi en tant que mère. Les valeurs morales, le patrimoine intellectuel, artistique et de sensibilité que tu nous a légués est incontestable.
C'est vrai et évident que tu nous a donné la vie à tous les quatre. Mais te remercier seulement pour ça n'aurait pas de sens, car presque tout le monde est capable de donner la vie d'un point de vue physiologique. Ce pour quoi nous te remercions publiquement aujourd'hui ce sont : ton courage, tes efforts, ton travail, ton amour et tout ce que tu as instillé chez nous pour nous permettre de vivre une vie heureuse.
Merci Monica, pour tout ce que tu nous as transmis.

Frederick Moulaert- 12/08/2024