| Madame Louise Madeleine Hélène Marcelle COURDE geboren DORÉ Ma petite maman, C’est curieux, tu es partie dans le grand sommeil à l’heure où les gens se lèvent. C’est bien toi de ne pas être à un paradoxe près et c’est ce que j’aime en toi. Sous ton air calme et accueillant, pour celui qui venait te rendre visite, pouvait se cacher des tiraillements souterrains dans l’invisible. En te souciant des autres, allant jusqu’à faire tiennes les souffrances qui les accablaient, tu ne regardais pas tes propres blessures. Cela t’a façonné tout au long de ta vie, comme de la notre, à papa, Laurent et moi. Et puis, sous cette douceur, tu nous as aussi montré la voie de la ténacité. Même si enfant, je ne satisfaisais que partiellement les espoirs que tu fondais pour mon avenir, tu ne m’as pas laissé tranquille tant que je n’ai pas eu ma maitrise. Le DESS a été un bonus. Enfin, derrière ton joli visage, et je me souviens là de celui que tu pouvais avoir pendant les vacances en Corse, il y avait aussi cette passion qui t’animait. Oui, cette passion, que nous avons découverte dans les mots que tu as choisis pour décrire dans tes petits carnets, cet homme qui est devenu ton mari. Toi, discrète, un peu rêveuse, tu as choisi un homme d’action. Un homme qui cherche à t’éblouir avec ses cadeaux à lui : une ascension réussie, apprendre à piloter ensemble, avoir des enfants ou de belles maisons. Mais à ce moment même, c’est l’adulte qui est en moi qui dit cela, car le petit garçon qui y sommeille a bien du mal à ne pas pleurer sa maman irrémédiablement partie.
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