| Monsieur Albert LAMBERT Je ne sais pas ce qu'il en est maintenant mais à mon époque, le parrain et la marraine c'étaient des gens importants. il y avait comme un lien privilégié, un lien que pour soi, un peu comme pour son anniversaire, le jour où l'on est le roi.
Et pour moi le parrain ce fût Bébert. Le fils aîné de Tata Maria. Ma mère nous disait souvent que c'était Maria qui l'avait élevée et elle l'aimait comme sa mère (probablement plus ...). Qu'est ce qu'on aimait cette famille chez nous. Quand nous montions enfants au dernier étage, rue des Fourbisseurs, nous avions droit à de l'eau qui pique, de la limonade. C'était le Pérou !
Tata Maria, Tonton René, Monique, Bébert, Jean Marie que j'ai peu connu et le Petit René, étaient le coeur de notre famille. Peut être pas la totalité du coeur, il y avait d'autres cousins aussi, proches et du même âge, mais un vrai coeur tout à côté, à proximité géographique mais surtout humaine.
Je l'ai toujours appelé Bébert, comme tout le monde me semble t-il. Je ne sais pas si ça lui convenait. Il y a peu, au détour d'une conversation, j'ai cru comprendre qu'il aurait peut être préféré Albert ???
En fait Bébert était mon cousin, mais la différence d'âge lui valait la considération due aux adultes par les enfants.
Quelle chance j'ai eue. A partir d'un certain âge j'avais un cadeau pour moi tout seul à Noël. Cela a duré le temps de l'enfance et a fini par s’arrêter, je ne sais plus quand.
Je n'ai pas le souvenir précis des présents apportés, si ce n'est qu'une fois ce fut une mappemonde qui a trouvé sa place sur mon petit bureau et qui a fait partie de mon univers. Un monde dans mon monde ...
Je me souviens encore du jour où il venu en Vespa nous rendre visite aux Marronniers. Nous avons tous eu droit à un tour de quartier. C'était magique !
On ne se voyait pas tant que ça en ces moments là. Beaucoup moins qu'avec Maria Monique et Dominique, mais un lien était créé. On devait avoir des traits communs parce nos mères parfois disaient qu'il m'avait soufflé dessus ... un petit côté sérieux, laborieux ... enfin je parle pour moi ...
Dans mes souvenirs, je ne l'ai jamais connu qu'avec Nicole. Comme tout un chacun, il a dû construire sa vie. Il y eu l'EDF, Bagnols sur Cèze et puis le Grau du Roi pour résumer une large tranche de vie. De mon côté je n'étais pas dans mes années les plus heureuses. Il le savait et quelques fois j'ai senti une présence discrète.
C'est bien plus tard que nous nous sommes vraiment rencontrés. Comme une sorte de déclic. Je ne me souviens plus de l'occasion précise, probablement un repas de famille où il avait pris la parole et s'était peut être un peu lâché comme on dit, je me suis rendu compte stupéfait, qu'on avait beaucoup d'opinions et d'idées communes. Je découvrais qu'il était habité par une spiritualité et une sagesse hors religion qui ne m' étaient pas étrangères. Il avait accumulé également beaucoup d'informations. Bien avant moi il allait déjà à la pêche aux infos en dehors des sentiers imposés, tant et si bien qu'il m'est arrivé de constater ou de comprendre des choses qu'il m'avait dites une dizaine d'années auparavant.
J'avais plaisir à aller lui faire un coucou, seul ou parfois accompagné, dans sa jolie maison de Port Camargue près de l'étang de Salonique, ou parfois à Malbosc. Au Vigan après. Il me retenait à dîner. On avait toujours des discussions intéressantes sur tous nos thèmes en commun. J'aimais beaucoup la joie de vivre de Nicole (Roulez Jeunesse!).
Et puis j'ai eu plus de temps et lui était maintenant sans Nicole. Nous nous appelions et partagions plus souvent.
Comme moi il voyait arriver un "nouveau monde". Souvent il me disait "j'aimerais bien en voir un bout avant de partir". A l’hôpital, à un moment où nous n'étions que tous les deux, je lui ai lu un mail que j'avais reçu sur des changements et évènements importants qui étaient en train de s'enclencher aux USA, et je crois (je n'en suis pas sûr mais je crois) qu'il en a été heure
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